Savons-nous être patients, nous, boulimiques de la vie, de l’amour et des projets ? S’il s’agit de supporter les obstacles ou de se résigner aux désagréments, concevons que ça n’est pas très tentant.
Choisir un banc pour regarder passer la caravane en éprouvant de l’ennui et de l’attente n’est pas enthousiasmant. Ça nous pousse en général à refaire du bruit, pour couvrir le silence que nous n’avons pas choisi.
Kif & patience
Mais si la patience devenait tout l’inverse ? Si nous y percevions une profonde confiance, comme une graine que l’on sème, sans savoir ce que la nature lui réservera ? Peut-être du soleil, mais aussi des déluges ou des sècheresses ? Notre mission serait alors de la protéger et d’en prendre soin à la hauteur de nos possibilités. Sans tout décider et en acceptant qu’il y aura des moments d’avancées et d’autres de recul.
L’attente n’est alors plus de l’inaction, mais une marque d’incubation.
Une croyance viscérale que la route que l’on choisit nous mènera où nous avons besoin d’aller. Mais sans respecter à la lettre l’itinéraire que nous avons désigné. En choisissant juste d’être dans la matrice de la vie.
La gratitude
S’ouvre alors la boîte à trésor de la gratitude. Celle que nous croisons à chaque fois que nous mesurons le miracle qu’est une respiration, une occasion d’apprendre de nos échecs et contrariétés, ou l’appétit que nous donne la satisfaction d’une réussite. Notre mission est alors juste d’être clairs sur les modes de vie que nous voulons adopter, les liens que nous voulons tisser ou les projets que nous voulons mener et d’en accepter tout le mystère pour y parvenir.
De franchir chaque pas dans le présent plutôt que dans la précipitation, de kiffer les nano-avancées autant que les reculades et de compter les secondes écoulées non comme du temps perdu ou passé, mais comme le seul instant présent qui ne pourra jamais être remplacé. La patience deviendra alors, l’une de nos qualités, que nous aimerons kiffer.
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