Je ne sais pas très bien distinguer l’excitation intellectuelle de l’excitation émotionnelle. Il y a tout de même une information qui rentre d’abord par le cerveau. Je suis avant tout une femme de tête.
Par exemple, quand j’ai découvert que si l’on éprouve de la gratitude on peut vivre plus longtemps*, j’ai ressenti une très grande excitation : « Wouah, ça mérite d’être essayé, c’est si simple » !
Dès lors que cela me donne envie de me lever le matin je constate que l’information résonne sur le plan émotionnel.
La limite à l’importance de ce filtre est que si je ne suis pas excitée, je suis désorientée. Par exemple, mon éditeur m’a contactée pour écrire un livre sur la respiration. D’un point de vue purement intellectuel, je pourrais dire oui. Mais cela ne résonne pas et l’idée d’effectuer un travail journalistique sur un sujet pour lequel je ne ressens rien ne me permet pas d’y consacrer tant d’effort. J’ai donc décliné : le sujet est intéressant mais je ne peux pas mettre de l’énergie dans quelque chose qui est strictement rationnel. Il faut que j’en éprouve le besoin, l’excitation, l’utilité, de l’intérêt, de la curiosité, il faut que ça parte de mon centre.
Tout ce que je fais avec entrain et avec passion me permet de régler quelques comptes avec moi-même. Pourquoi la gratitude me plaît autant ? Parce que je suis en fait quelqu’un d’assez critique. Quand je découvre qu’il y a des gens qui font le contraire que ce que je fais, à savoir, me plaindre de tout, je suis intriguée et j’essaie !
Si j’ai une telle réaction face à des informations, c’est que cela m’apporte quelque chose. Je suis persuadée que ce qui nous donne vraiment de l’élan c’est ce qui comble nos trous, trou du moment ou trou plus ancien. La motivation s’appuie sur de potentiels bénéfices secondaires.
Commentaires de Mathilde Héliès : De cette découverte, Florence a fait une conférence TEDx en 2012