J’ai touché Elizabeth Gilbert. Enfin elle a plutôt posé ses mains sur mes genoux. J’en parle comme une midinette car j’ai saisi l’occasion de consacrer deux jours à écrire sous sa gouverne, lors d’un atelier qu’elle animait à Londres. Combien j’ai aimé entendre ses instructions et ses commentaires. Ce n’était pas un atelier littéraire, car plus le temps avance, plus elle développe une spiritualité de la créativité vs. une technique à transmettre. Je ne trouve pas de mot plus approprié pour décrire l’insondable d’un processus de création. 

Celui-ci me passionne car il donne à mes préoccupations et actions les contours qui justifient tous les efforts que j’y injecte. Je lutte cette année contre un nouveau texte à écrire et tous les freins et tremplins possibles tombent sur ma route comme des météorites enflammées. Les questions se bousculent en permanence : 

 

suis-je sur la bonne voie ?

vais-je tenir le rythme ?

allez-vous aimer le résultat ?

vais-je aimer le résultat ?

une nouvelle idée qui surgit doit-elle être poursuivie à tout prix ?

comment trier le bon grain de l’ivraie ?

comment ne pas me perdre dans les questions afin de pouvoir avancer ?

 

Il faut aimer la difficulté et la grâce pour se frotter à la plupart des créations. Mes médias sont l’écriture et la parole, mais ces préoccupations n’épargnent aucune forme d’assemblage.

Lors d’un exercice, nous étions prié·e·s de repérer les circonstances qui nous avaient permis d’apporter une contribution singulière à un moment très précis. En quoi étions-nous LA bonne personne au bon moment ? 

L’histoire qui m’est venue est ma rencontre avec Marie-O, une sculpture de Soasig Chamaillard dans un marché aux Puces et la traînée de coïncidences et créations qui s’en est suivie. Alors que je racontais l’histoire de ce qui deviendra Notre Dame de l’univers à mes voisin·e·s, j’ai senti quelqu’un s’accroupir devant moi et poser ses mains sur mes genoux. En levant le nez j’ai découvert la tête joviale d’Elizabeth Gilbert buvant mes paroles. J’ai souri comme une enfant face à un très beau chocolat. A la suite de notre échange, elle m’a tendu un autocollant sur lequel était écrit « You are loved », en me disant que c’était le dernier du fond de sa poche. 

Big Magic moment ! (in English)

Kif immense.

 

Publié le 18 avril 2024

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Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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