Derrière les larmes

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Soyons clairs, la période est d’enfer

Pas d’enfer de délire génial, mais de grosse m… définitive et irréversible. Dès que je tombe sur une photo, surtout récente, de mon père, d’il y a une semaine ou un peu plus, c’est dans mes talons que va se figer mon coeur. Plop. Chute libre. 

Il y a quinze jours, son anniversaire fêté en chanson…

Il y a un mois, son dernier message laissé sur mon répondeur. « Ma petite chatte, c’est ton Papa, je voulais savoir comment tu allais. » J’avais alors le Covid, il s’en inquiétait, sans que nous nous doutions un instant que celui-ci l’emporterait très bientôt.

Ma réalité en entier va devoir s’ajuster. Et des allers-retours entre le maintenant et les souvenirs n’ont pas fini de se succéder. Mais au sortir d’une semaine entièrement consacrée à sa disparition, je ne peux pas m’empêcher d’ériger mon périscope et d’en tirer de premiers enseignements, ou réalisations ou simples observations. 

L’amour rassemble

Bâtisseur effréné, Jean-Louis nous a ancré géographiquement sur la planète à l’endroit qui lui plaisait. Et c’est là qu’il reposera. Il avait camouflé sa future sépulture dans une oeuvre d’art que nous avions pris pour un geste esthétique. Mais que néni, il s’est subtilement placé au centre de nos allers et venues et de la vie qui continue.

Certaines avalanches ont du bon

Le flot de vos messages et témoignages est trop immense pour pouvoir le qualifier et en toute humilité, pour pouvoir y faire face. Dépassée je suis, enseveli·es, nous sommes. Il s’agit d’une chance qui crée son embarras, car bien évidemment mon élan serait de toutes et tous vous répondre. Mais je n’y arrive pas. Mon corps a pris la texture d’un morceau de bois auquel le silence va être nécessaire pour retrouver un peu de mobilité. Sachez-vous cependant formidablement remercié·es.

La doublure d’or

Une expression américaine, silver lining qui se traduit exactement par doublure argentée. Mais de pépettes il n’est pas question ici. Nous dirions plutôt, par chez nous, le revers de la médaille, mais qui se sous-entend une connotation négative. Alors que des effets secondaires formidables ont jailli pendant cette période. L’habilité des miens, la coopération entre chacun·e, des montagnes soulevées sans jamais perdre le sens de ce que nous étions en train d’accomplir pour l’accompagner à la hauteur de ce qu’il nous a transmis. Il a engendré une petite armée de multi-compétent·es et de sensibilités. Nous avons dans notre hommage pu lui rendre ce qu’il nous a donné et nos enfants nous ont épatés.

Ce foutu Covid 

Aussi nous a poussé à réinventer des connexions à distance. Enterrer un homme public en tout petit comité nous a imposé de la créativité et de l’invention sans perdre d’émotion. On peut se dire au revoir à distance. Personne n’a été oublié, bien que tenus à l’écart par nécessité.

En nous mettant en ordre de bataille, nous avons éprouvé des choses formidables en nous disant à chaque fois combien il aurait été content. La famille était l’une de sens valeurs fondatrices. Ce qui nous relie est bien plus qu’un nom. Déjà depuis son départ, nous avons réalisé combien sur beaucoup de choses, il ne s’était pas trompé.

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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10 commentaires sur “Derrière les larmes”

  • Ruth Bachet dit :

    Chère Florence
    Les mots que vous évoqués pour dire adieu à votre Papa m’ont
    beaucoup émus, recevez mes sincères condoléances
    Depuis de très longues années, le seul nom de Servan-Schreiber
    me mets dans une vibration intime particulière ; par le lecture de nombreux Ecrits de vos proches et des vôtres , de l’intervention de David Servan-Schreiber lors d’un colloque médical, où sa parole me semblait dictée de « l’intérieur » tout cela me permet la liberté d’être, de me soutenir dans la quête de comprendre le monde, l’humain, de rester en éveil .
    Je vous ai écoutée, vous aussi lors des ateliers cuisine, et lors d’une de vos conférences, où vous étiez en grande beauté dans votre robe rouge, paroles et présence en accord !
    Et aujourd’hui tous les vendredis, je suis en joie de vous retrouver, de rester en lien avec ce qui me passionne. Le mouvement, la quête d’apprendre sont là bien vivants car ma vie professionnelle en danse contemporaine, shiatsu, watsu etc…est derrière moi
    Un immense M E R C I d’être là
    Je sais , vous allez continuer malgré l’absence Ruth

  • Emmanuelle dit :

    C’est très beau ce que vous écrivez. Cousu d’or. Je me joins au cercle pour vous entourer, de loin, avec délicatesse. Prenez soin de vous.

  • Patricia dit :

    Sous le gros chagrin légitime, je ressens la force de ses valeurs .Votre énergie et votre envie d’aller de l’avant sont vos alliés pour continuer à rayonner, à faire encore rayonner ce nom !
    Avec vous.

  • Amina dit :

    Chère Florence,

    Plus la peine est profonde, plus le temps de résilience du corps et de l’esprit est long.

    Prenez soin de vous
    Amina

  • DENISE BRUNEL dit :

    Bonjour Florence à vous et à votre famille,
    Lorsqu’un des piliers de la famille nous quitte c’est une grande douleur, ça l’est pour vous. Vous êtes très forte et le temps vous aidera à passer ce cap. Vous exprimez ici votre douleur, les mots sont un pas vers l’apaisement, votre optimisme vous transporte .Vos remerciements nous vont droit au coeur
    Bien à vous et à votre famille
    Denyse

  • Florence Grivet dit :

    Un pensée sincère dans ce moment difficile. J’ai aussi eu un père qui a beaucoup compté et qui nous a quitté il y a 5 ans. Le votre a dû laisser une empreinte tellement forte. Je partage votre chagrin. Merci pour toujours continuer à aller de l’avant. Prenez soin de vous.

  • Monique dit :

    Merci pour ce message Florence,
    Que pouvons-nous faire d’autre que partager en pensée et sincèrement cette perte terrible avec vous.
    J’ai encore, comme beaucoup, un pincement, une douleur devant une photo, ou croisant simplement un homme ayant la stature de mon père..
    On ne guérit jamais, on a un peu moins mal, avec le temps.
    Prenez soin de vous,

  • Agnès GRAINGEOT dit :

    Chère Florence,
    Je souhaite vous partager cette phrase de Marthe Robin qui m’inspire beaucoup depuis le départ de mon fils de 21 ans voici 2 ans.
    « Être petit en tout, grand seulement par l’amour. Ne regardons ni trop en avant ni trop en arrière…mais toujours en haut. »
    Peut-être vous parlera-t-elle également, je le souhaite.
    Votre papa veille sur vous et votre famille de là ou il est : juste de l’autre coté du voile…
    Soyez douce avec vous.
    L’Amour est plus fort que la mort, je le sais maintenant.

    Bien à vous
    Agnès

  • Sylvie Raspail dit :

    Florence, nul besoin de merci… soyez douce envers vous et autorisez-vous à lever le pied ou le crayon pour pleurer votre papa comme vous l’entendez. Il sait que vous êtes brave !
    un big hug de consolation à vous.
    Sylvie

  • Florence MOUVAUX dit :

    Bonjour Florence,

    J’ai pensé si fort à vous quand j’ai appris la nouvelle, mais, pas d’inquiétude, il faut vous laisser le temps de penser à vous, avant de penser à nous remercier. Nous savons que ce merci est important, pour nous, pour vous, et de l’exprimer dans un message global nous suffit. Prenez le temps qu’il vous faut pour vous apaiser, nous serons là quand vos projets reviendront prendre le dessus. La tristesse est une émotion qu’il faut exprimer, pour ne pas qu’elle s’imprime.

    Bien à vous et à votre famille,
    Florence

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