
Franck Arguillère du blog Vie saine et zen, m’a questionné sur mes projets, mon parcours, et la possibilité de se former à la psychologie positive. Il a visiblement kiffé mes jouets. Alors, les voici en photo et voici notre échange.
Comment définiriez-vous votre métier ?
Florence Servan-Schreiber : Je l’ai défini avec beaucoup de liberté en disant que j’étais « professeure de bonheur ». Cela consiste simplement à raconter des choses que j’ai pris le temps d’apprendre avant, que je digère à ma façon et que je restitue avec mon propre vocabulaire.
Où sommes-nous, ici ?
FS-S : Nous sommes dans une structure qui s’appelle Essentia Conseils et qui fait deux choses. La première activité historique a été créée par mon cousin, David Servan-Schreiber*, qui avait fondé une école de formation de praticiens d’EMDR, une technique de soin pour les traumatismes très lourds. À sa disparition, j’ai décidé de reprendre cette école et de poursuivre son travail. L’autre aile est celle du « bonheur », qui regroupe tout ce que nous faisons en psychologie positive, notamment les conférences et mon travail écrit.
Quel est l’élément déclencheur qui vous amenée à la psychologie positive ?
FS-S : Mon emploi précédent m’avait quitté. J’ai suivi alors un cours en ligne proposé par Tal Ban Shahar, un professeur israélien qui avait commencé à enseigner la psychologie positive à l’université de Harvard. J’ai décidé d’appliquer ce cours dans ma vie : la gratitude, la méditation… Et comme j’oublie absolument tout – mon cerveau est ainsi fait, j’ai décidé de le mettre par écrit pour m’en souvenir. Tout cela a donné un livre : 3 kifs par jours et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur.
Mais la psychologie n’était pas un sujet nouveau pour vous ?
FS-S : Non, j’avais fait mes études en psychologie aux États-Unis, en Californie, dans les années 1980. Il y avait déjà à l’époque une approche autour d’une ouverture de la conscience. Le développement personnel faisait son entrée à l’université. Mais c’était encore une psychologie relativement classique et clinique. J’ai toujours été séduite par la façon avec laquelle les américains formalisent les choses de manière pragmatique, assez simplifiée, facile à appréhender et à appliquer.
Et qu’est-ce qui vous a amenée à Tal Ben Shahar ?
FS-S : Dans sa pratique psychiatrique, mon cousin David avait une approche holistique des patients. Dans son livre formidable Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicament ni psychanalyse, il a parlé de Martin Seligman, l’instigateur de la psychologie positive. Seligman a été le premier à se préoccuper scientifiquement de ce qui fonctionne dans un individu et à capitaliser là-dessus plutôt que chercher uniquement à soigner ce qui ne va pas sur le plan psychique. Cela m’a donné envie de faire des recherches sur des sites universitaires, dont celui de Seligman. Puis j’ai participé à différentes études et j’ai reçu une proposition pour le cours de Tal Ben Shahar.
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