Vos 150 ami·es

Chronique PSYCHOLOGIE POSITIVE MAGAZINE
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Ne tournons pas autour du pot : l’analyse de 148 études épidémiologiques -pré Covid)- portant sur 300 000 patients a démontré deux facteurs seulement  (parmi l’alimentation, l’exercice physique, la pollution, etc) amélioraient de façon significative nos chances de survie : la fréquence de nos contacts avec les autres et notre intégration au sein d’un groupe.

 

Nous échangeons statistiquement avec environ 5 ami·es par semaine, 15 par mois, prenons des nouvelles de 50 personnes en six mois et de 150 dans l’année. Ah bon, moi aussi ? Oui, vous aussi, grosso modo. Mais les amitiés sont fragiles et regarder chacun·e son téléphone sur le même canapé ne va pas augmenter nos chances de survie. Voici les 5 conseils de Robin Dunbar[1] pour entretenir l’amitié.

 1 – Rester en contact : Peu de gens ont l’ambition de se perdre de vue, mais, il y aura deux personnes dont nous nous éloignerons par an.  Sans nouvelles des un·es des autres depuis six mois, nous chutons du groupe des 5 à celui des 15. Le jour de notre mariage, nous en perdons mécaniquement deux. L’intimité a ses maths.

2 – Exprimer sa gratitude : nous remercions bien plus volontiers des étranger·es que nos proches. Ne laissons pas celles et ceux auxquels nous tenons devenir du mobilier dans notre panorama. Démontrons-leur notre reconnaissance et présentons-leur nos excuses, si besoin.

3 – Privilégier la qualité : Partager des hauts et des bas nous rapproche de façon quasi indélébile. D’où la faculté à se retrouver, même après de longues absences. Donc, dès que nous serons immunisés et/ou en sécurité, recommençons à nous voir pour vivre de trucs forts ensemble.

  • Faire le tri : le temps est compté, puisque nous consacrons 40% de nos interactions quotidiennes à nos 5 immédiats et 20 % aux 10 autres des 15. Il reste donc 37 secondes disponibles pour les éventuels 135 autres. Choisissons les bien.
  • Soutenir sa meilleure amie : nos chances d’être plus heureux et d’arrêter de fumer, ou notre risque de déprimer ou d’atteindre l’obésité sont corrélés à des changements semblables chez nos meilleur·es ami·es. Encourageons et aidons-les à fleurir, nous en serons favorablement arrosés.

 

Et pour finir, nous nous sentons immédiatement reliés lorsqu’on nous touche au rythme de 2,5 cm par seconde. Une programmation génétique irréfutable. Voici donc à quoi nous allons pouvoir occuper nos périodes déconfinées.



[1] Professeur émérite en psychologie de l’évolution à l’Université d’Oxford et auteur de Friends : Understanding the power of our most important relationships

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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