ALIGNES ! voilà ce que nous étions. Dans le bon ordre et la bonne énergie, au bon endroit, sous des poutres d’une beauté parallèle. Quand ce qui est doit être, voilà comment c’est.

Happylab, c’est là que je me trouvais. Et je n’y étais pas seule. Une grosse centaine de bonheurophiles qui ont choisi un samedi de printemps pour venir apprendre. A être plus optimiste, muscler ses kifs, associer le bonheur à l’amour et s’évader de toutes les prisons intérieures. J’en étais, dans mon rose de travail, pour danser les convictions que j’ai sur la gratitude. Vous redire ici le bien que ça me fait de parler à deux cent yeux sous une verrière ? Je m’y sens tellement Florence que c’en est insolent. Tous les jours ne sont pas comme ça. Alors celui-là, je m’en souviendrai bien.

Ce qui m’a le plus frappé ? L’intervention de Michel Vaujour. Quintuple évadé de prison, vingt sept ans de placard dont dix sept en QHS = solitude TOTALE. Pas une grosse semaine ou un interminable mois, dix sept ans. Je pensais assister à une plaidoirie pour la liberté à tout prix, l’organisation infaillible et le réseau nécessaire pour se sortir des pires situations. Mais non.

Pour enrichir son CV il s’est aussi pris une balle dans le cerveau. Aléas du métier. NDE*. Eclats de cervelle sur les pavés. Mort et ressuscité. Comment ?

Par le yoga. Ne raccrochez pas, c’est vrai.

Dans sa cellule, il ne lui restait que deux choses. Ses pensées et  son souffle. Pour ne pas se perdre dans les premières, il s’est concentré sur le second. Toute la journée, pendant 17 ans, pour commencer. Son yoga n’est pas celui de mes vendredi soir. C’est une descente profonde au centre de lui-même. C’est là qu’il s’est réfugié pour entendre passer la mort dont il dit qu’elle n’existe pas. Nous connaissons la mort de l’autre, mais la nôtre n’a pas de forme avérée. Forcément, le temps qu’elle s’installe, on est déjà mort.

En résumé, sa lecture du bonheur s’appuie exclusivement sur la mortalité. Comment ne pas être heureux alors qu’on est vivant. Il a un sourire d’une sérénité alléchante. De son monde intérieur, il a visité tous les recoins, se dépouillant du regard de l’autre en vivant nu dans sa cellule pendant des mois. Cet homme est connecté à son tréfonds, là où le silence lui a permis de vraiment se rencontrer.

Nous n’avons pas parlé d’hélicoptère, mais de pardon, de respiration et de célébration du maintenant. Là tout de suite, ici.

Que ça fait du bien de vibrer comme ça. On ne m’enlèvera pas que les histoires des autres nous aident à avancer. Quelles qu’elles soient. Et que les QHS conservent plus d’inconvénients que d’avantages, mais voilà une preuve absolue de notre capacité à synthétiser la réalité pour y trouver du bonheur malgré tout.

Des choses plus légères aussi pendant l’après midi : la découverte de la ligue des optimistes, feuilleter J’arrête de râler et croiser Chrisitine Lewicky, son auteure, prendre date avec Bénédicte Ann pour introduire les kifs aux Cafés de l’amour, me faire raconter l’histoire de la Cartonnerie, prévoir d’y revenir pour sa brocante de mai et boire des boissons mauves de chez Voy Alimento.

Et pout finir, la saveur d’un réseau de sourires de personnes heureuses  : d’avoir réussi leur pari pour les organisateurs, d’avoir fait le bon choix d’un samedi pour les participants, de faire une différence pour les intervenants, de s’être défoulés d’avoir chanté, dansé ou respiré, car ça aussi, on pouvait le faire. Il y avait même un magicien.

J’exprime ici ma gratitude à Johanna, Jessica et Benoît, piliers du Happylab, mais aussi à Mylittleparis qui a donné ce petit coup de souris qu’elles savent si bien choisir et qui fait tellement de bien par où il passe.

* Near death experience : experience de mort imminente

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive

8 commentaires sur “Bonheurolabo”

  • Frédérique Flori dit :

    Florence,
    Souvent après une conférence, « le soufflé » retombe, .. et, quelques jours, après, à fiortiori une 12ne de jours … il n’en reste que des bribes sans texture et sans goût véritables ..
    et puis, il y a des parenthèses qui font la différence …
    Je relis ce jour votre texte suite au Happy Lab .. avec toujours cette même joie partagée … je me reconnecte immédiatement sur ce 30 avril 2011…
    oh oui, moi aussi je me suis sentie pleinement « ici et maintenant » pendant tout l’après midi ..
    beaucoup de résonnances …
    formidable constat : oui oui oui le bonheur, le positif, sont contagieux … mais aussi l’humour, la créativité, l’envie, l’enthousiasme …
    et ils sont d’autant plus forts et intéressants … quand ils sortent du « technique » et qu’ils font partie intégrante du « vécu » … la force et l’intention en sont décuplées …
    Les mots sont porteurs de sens et d’énergie .. et s’impriment … vraiment …
    Cela s’entend, fait la différence … C’est très Juste ..
    et c’est, à mon sens, pour cela que Happy Lab en a ému plus d’un …
    chaque intervenant , dans son domaine, parlait avec convictions des ses expériences, ses pratiques … du terrain, du Vrai … voire ses tripes (mention très spéciale pour MIchel Vaujour … une dimension rarissime) …
    en apportant de constructives applications pour le quotidien …

    Bonnes-heures de l’instant que j’ai également évoqué dans mon blog Sens et le Dire …

    Je vous souhaite une excellente journée toute ensoleillée ..
    Frédérique

  • Moyroud dit :

    Personne d’autre que vous, Florence, n’aurait pu résumer aussi joliment tant d’émotions partagées…
    Pour ma part, j’étais honorée de faire votre connaissance, et je suis ravie d’avoir pu trouver votre livre…à l’aéroport le soir même! Et tant pis pour la dédicace, car vous avez laissé une trace bien plus précieuse dans mon coeur…
    RV peut-être sur le forum de Nice….qui sait!

    Sylvie (animatrice micro d’un jour pas comme les autres)

    • Florence Servan-Schreiber dit :

      Le micro était très bien tenu. C’est aussi ça qu’il faut voir;-)

  • la belette dit :

    Merci d’avoir retranscrit l’intensité de cette soirée à laquelle je n’ai pu me rendre faute de places restantes, mais je me promets d’assister à la prochaine !

  • karen dit :

    Merci Florence pour cet article sobre, juste, et avant cela, pour le puissant souffle transmis tout en légèreté depuis le rose de travail ;- ! Bienheureuse que je suis, aussi d’avoir fait partie des yeux, des cœurs là, samedi dernier, dans ce joyeux brassage. L’infusion se prolonge, et oui, OUI : l’énergie positive se propage !

    • Florence Servan-Schreiber dit :

      miam, comme l’infusion est douce.

  • Florence Servan-Schreiber dit :

    Propageons, propageons.

  • Joanna dit :

    Ton article est très touchant et retranscrit bien cette fabuleuse rencontre et les moments de joie et d’inspiration que nous avons partagé. J’espère que nous aurons encore l’opportunité de propager le bonheur ensemble 🙂

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