Chef Sylvie Berger : résilience et sucre glace

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Il y a 13 ans, Sylvie Berger quitte l’univers des chaînes de télévision dans lequel elle avait toujours travaillé pour s’inscrire à un CAP de Pâtisserie. Son métier précédent, elle n’en voulait et n’en pouvait plus non plus. Elle a alors le double de l’âge de ses co-pains de classe et plus un sou, mais l’envie de transcender la farine lui fait accepter tous les sacrifices. Enfin diplômée, elle largue ses derniers amarres et part pour New York.

Et à NY, il faut survivre. Après avoir effectué des démonstrations culinaires pour des chaînes de magasin, donné quelques cours particuliers de cuisine, traîné son caddie plein de moules à gâteaux et d’ingrédients dans les escaliers du métro pour aller pâtisser chez des particuliers, les contours de son unique vocation commence à se dessiner. Sylvie adore les enfants. Leur liberté de manipulation, de réflexion et leur joie d’apprendre. 

Elle se tourne vers les écoles, les centres de loisirs et les camps de vacances pour leur proposer de faire cuisiner les enfants. Jouer avec les aliments pour apprendre ce qu’est un légume, construire sa cabane de Noël en pain d’épice, ou cuire des baguettes magiques au chocolat deviennent sa spécialité. Elle y exprime tout son amour, sa patience, et son talent. Les enfants s’en lèchent les doigts et les parents s’étonnent de leur nouvelle ouverture à une cuisine saine et de saison. Sylvie y construit enfin sa stabilité à coup de découverte du brocolis.

Et puis : 

« Depuis Mars, je n’ai plus le droit de voir les enfants, ni même d’être dans la même pièce qu’eux. Mon métier unique à été emporté par un tsunami. Rayé de la carte. Il n’existe plus.13 ans de travail acharné, contre vents et marées. Une bataille de tout instant pour créer cette magie. Ma magie. Et POUF !  all gone. Plus d’enfants, plus de classes, plus de cuisine, plus de magie. 3 mois de quarantaine, seule avec moi-même à essayer de trouver un sens à cette effacement professionnel. Avec pour seule motivation, à part celle de rester en vie : m’acharner pour continuer à exister. »

Alors chaque jour, Sylvie se lève pour créer une, deux ou trois recettes, parfois pour les enfants et très souvent pour nous. Sa créativité confinée explose littéralement. L’absence de contacts humains, de débouchés et perspectives a sur elle un effet propulseur. Son pot-au-lait a beau s’être fracassé, elle ne s’arrête plus d’inventer, de jouer et de nous montrer ses créations.

Le lockdown de NY a dépassé les trois mois. Impossibilité de sortir ? Sylvie fait le tour de ses voisins et se voit confier la clé d’un appartement vide dont elle redécore la cuisine avec les moyens du bord, pour y faire son studio de cuisine en ligne. Cet été, les enfants pourront donc la retrouver, mais de chez eux, par écran interposé. Il lui manque de les voir souffler sur le sucre glace, mais au moins, elle peut de nouveau exercer. 

Epatée par sa résilience, je l’ai invitée à cuisiner pour nous ici. Vous retrouverez désormais ses recettes parmi les nôtres et je vous invite vivement à la suivre sur Instagram @chefsylvieberger. En plus d’y dénicher des merveilles, vous entretiendrez votre vocabulaire culinaire anglais.

Welcome Chef Sylvie, comme l’appellent les petits enfants. 

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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2 commentaires sur “Chef Sylvie Berger : résilience et sucre glace”

  • pneus en rabais dit :

    Merci pour l’article, je vais aller voir ses cours .

  • Caroline Dufresne dit :

    Chef Sylvie était le point fort de nos Samedis famille lorsque je programmais au FIAF les activités pour les enfants.
    Ma fille était une de ses plus grandes fans. Elle a un talent exceptionnel pour transmettre son amour de la cuisine aux enfants.
    Ce n’est qu’une pause Sylvie, comme le temps requis pour que la pâte lève. C’est très difficile mais ce ne sera que mieux lorsque la vie reprendra son court normal. Les enfants t’attendent à bras ouverts.

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