
Si tu es dans un trou, cesse de creuser (tu t’enfoncerais) et aimes ton destin. C’est le conseil de base des Stoïciens. Et s’ils avaient raison ?
L’amor fati* est l’état d’esprit indispensable pour tirer profit de tout ce qui peut nous arriver, et en particulier du pire. Pour cela, un défi sera accueilli à bras ouverts plutôt que d’être évité. Et mieux encore, nous l’aimerons, comme si l’adversité était l’oxygène de notre potentiel.
Hum… plus facile à dire qu’à faire.
Le Stoïcisme reconnaît lucidement le peu de contrôle que nous avons sur notre environnement, sur les autres et même sur nos émotions. La seule maîtrise que nous pouvons développer est celle qui touche à nos pensées et nos actions. Et croire que tout se passera toujours comme nous le souhaitons nuit à notre bonheur, puisque ça ne sera pas le cas.
Donc, puisque nous ne pouvons pas piloter le monde, aimons complètement tout ce qu’il nous tend. Comme cette proposition n’est pas très alléchante, voici d’après Ryan Holliday* ce qui peut nous aider à le tenter. Considérer que nous participons à un jeu dont la partie compte bien plus que le résultat. Comme au tennis, où une balle sera parfois magistrale alors que la suivante nous fera perdre le point. Pour ne pas trop enrager, quand le score s’accumule contre nous, montons encore d’une marche en reconnaissant que ça n’est qu’une partie parmi d’autres. Et que nul ne saura, ce qui, sur le moment a été une victoire ou un échec. Car une fois l’eau coulée sous les ponts, on peut réaliser qu’un match perdu jadis nous a permis d’accéder à bien plus que tout ce que l’on imaginait.
Et pour parfaire la recette, remercions l’adversité. Oui, exprimons-lui notre gratitude. Pas tout de suite, elle serait grinçante, et nous n’en verrions pas encore les bénéfices. Mais tant que nous considérons notre sort injuste, nous nous privons de cette dernière étape. C’est elle, pourtant, qui inscrit le profit de nos douleurs, contrariétés et difficultés dans le voyage de notre vie. Plutôt que des condamnations, celles-ci prennent alors leur place de guide sur notre route.
En résumé, à chaque déception, commençons par dire merci. Si nous ne savez pas encore pourquoi, nous le saurons plus tard. Et ne jamais oublier que le déni et ses illusions ne font que retarder notre bonheur et destinée.
1- Locution latine introduite par Nietzsche qui signifie « l’amour du destin » ou « accepter son destin ».
2- Auteur de L’obstacle est le chemin, Alisio, 2018
alors, je dis merci pour cette journée avec tout ce qu’elle a pu comporter comme désagrément, le fruit était mûr comme on dit !
acta est fabula, la pièce est joué pour l’instant.