10 jours sans manger – jour 8

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Cette nuit, la lune s’est clairement recoiffée en se mirant dans le lac de Constance . J’ai laissé les rideaux ouverts pour avoir moins peur de mes rêves. Elle m’a éclairée tout en sourire.

Allez les dents !

Ce matin, j’ai prévenu mes dents au réveil : « les filles, les vacances sont terminées, aujourd’hui, 9 de Pâques ou pas, vous reprenez le travail. » Elles m’ont fait un sacré coup celles-ci. Privée de leur fonction unique, elle se sont rattrapées en s’entraînant la nuit. Se frottant les unes contre les autres, me réveillant la mâchoire verrouillée. Dans ma vie de gourmande, ça ne m’arrive pas. Le stress se loge entre les deux omoplates, pas dans les maxillaires. Encore une nouveauté. C’est clairement dans la tête que les nuits triaient mes préoccupations. On ne glande pas en jeûnant, on process, on observe, on ressent plus et autrement. Ca vaut le déplacement.

Il est 12h 44 et je me mets derrière mon clavier pour repousser encore de quelques instants la première cuillère de compote de pomme. Le bol me regarde depuis une heure déjà. Je me suis lavée les cheveux, j’ai quitté mes vêtements de sports et choisi de la musique pour ce rituel-là. Vous rendez-vous compte de ce que représente cette première cuillère ? Le début de la faim. Le retour aux conventions, l’arrêt de l’exceptionnel. La banalité, quoi !

Mais j’en ai bien envie quand même.

Allez !  Musique ! …et à tout à l’heure.

13 h 36 : ça gargouille sec. Mais c’était bon. Une pointe de cannelle. Une amande plantée au milieu que j’ai gardée pour l’avant dernière bouchée. J’ai finalement arrêté la musique. Ca faisait trop de stimulations en même temps et me détournait de la grandeur de la compote.

Je ne suis pas aller randonner. Je suis restée là avec mon envie de liberté. De continuer à activer celle  ressentie en ne me nourrissant pas, mais en la ramenant sur terre. Envie d’écrire, envie de retourner à la vie en dehors. Mais prendre mon temps, quand même. On ne vous rend pas à la nature sans vous avoir sérieusement réalimenté ici. Pour éviter de brusquer l’organisme dans sa forme nouvelle. Il a mis 7 jours à se purifier :  on ne passe pas de rien de solide au pretzel vendu an bas de la rue. Cet intestin qui nous a tant occupé au début de l’exercice a droit à un peu de considération et d’amour. Mais c’est drôle, autant la première fois, je me faisais une joie de rester en vol plané. Tout reprendre doucement, autant cette fois-ci, j’ai hâte de remanger.

C’est la particularité de l’édition 2012.

Mois effrayée de ne pas y arriver, je me suis laissé ressentir tout cela autrement. En laissant ma gourmandise aux premières loges. Elle ne m’a pas lâchée. Des envies, des visions, des attentes, des impatiences de goûts et de mets. Oh comme je meurs de retrouver une vinaigrette.

J’ai eu l’eau à la bouche tellement souvent.

1er repas du soir de fin de jeûne

Mais je suis RAVIE du résultat. Physiquement, je kiffe mes pieds qui ont minci. Quelle image vous devez vous faire de deux saucisses me supportant, mais non, j’ai deux pieds qui ressemblent aux planches anatomiques, mais plus fins qu’ils n’étaient il y a 8 jours. Imprévu de leur part, et pourtant logique.

Ce soir j’ai parlé de bonheur à mes co-jeûneurs francophones. C’est toujours un délice pour moi de pouvoir faire ça : parler de ce qui me passionne. Jeûner aiguise les sens, formidable assemblée, d’une ouverture gourmande. C’est ici, d’ailleurs, que j’en avais parlé formellement la toute première fois après avoir fini le manuscrit de 3 kifs par jour. Avant même sa parution. Ce lieu est pour moi celui d’une renaissance qu’on est libre de choisir si on prend juste la peine de se la formuler. Le printemps revient demain, j’aime l’idée de saupoudrer tout cela d’un rayon de soleil. Car ça aussi, ça fait du bien.

Jour 7

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Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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