Je viens de me réveiller. Pardonnez-moi, je m’en veux terriblement d’avoir dormi si tard. Mais maintenant que mon oeil est ouvert, je ne vais plus le refermer.

Vendredi soir, je me suis rendue à Poigny la Forêt, pour assister à un rendez-vous citoyen autour des gaz de schiste. C’est mon amie Françoise, de toute son énergie, qui réunit les gens qui vivent près de chez elle pour informer, et puis débattre. Quand elle m’a envoyé cette date là, je me suis dit, tiens, pourquoi pas ? Le bruit que fait le gaz de schiste autour de nous m’a permis de remarquer que je ne savais pas vraiment de quoi il en retournait. Tout juste que c’était mauvais, mais sans idée du tout.

Ca n’est pas mauvais…..c’est le diable en personne. Que je suis reconnaissante aux experts, aux documentaristes et aux militants qui s’élèvent contre cette pratique. Je vous la résume le plus simplement possible.

Pour détecter ou exploiter des gisements de gaz ou de pétrole contenus dans la couche de schiste à 3000m sous terre, on y pulvérise à très grande puissance des tonnes d’eau et de sable agrémentées de 596 produits chimiques hautement toxiques pour l’être humain.

Cette technique de fragmentation perfore la roche et tout ce qui l’entoure. Dégageant le gaz escompté. Celui-ci, remonte alors naturellement à la surface. En partie par le conduit qui a été créé à cet effet, mais en partie aussi en passant par les couches successives de terre, de vie et d’eau sur son passage, pour naturellement atteindre la surface. Ce gaz mélangé à cette eau toxique atteindra, inévitablement, la nappe phréatique qui nous abreuve, nous lave et nous nourrit.

Notre gouvernement a autorisé ces explorations. Celles-ci, très répandues aux Etats Unis ont deja pollué irréversiblement des territoires immenses. Privant leurs habitants d’eau potable, de cultures et de cheptels. Ces compagnies pétrolières, soeurs de Total ici en France, nient leur responsabilité dans cet incroyable désastre écologique.

Il existe des réserves de schiste en Ile de France, en Ardèche et en Provence. Le parlement français, il y a quelques jours, a prétendu défendre notre terre en limitant les tentatives d’extraction aux explorations. Il n’y a aucune différence technique entre l’exploitation et l’exploration. A l’heure à laquelle j’écris ces lignes, des explorations ont lieue en Seine et Marne. Les produits injectés sont déjà en train de chercher à rejoindre la couche terrestre en traversant nos réserves indispensables d’eau. Ne pensez pas ne pas être concerné. La nappe phréatique qui court sous la Seine et Marne descend jusqu’à la Loire et monte bien plus au nord, à l’est et à l’ouest de Paris. 12 Millions de personnes en vivent, en Ile de France. En Ardèche, des permis de recherche ont été délivré pour pulvériser les couches inférieures de plus de 5000km2.

Je ne milite pas souvent, mais je m’enflamme rapidement. Comme le méthane qui coulera, à terme dans nos canalisation, comme dans celles déjà, du Nebraska et qui nous empoisonnera.

Pour comprende, le documentaire Gasland de Josh Fox présente l’évidence.

DANGER – Gaz De Schiste. 1/7 (Doc CHOC) par kodemon2 (sous titres français)

Quelques explications, ici aussi.

Et sur Rue 89, « Wikileaks des gaz de schiste sur la radioactivité »

La préoccupation est monstrueusement écologique, et donc, ce qui m’amuse beaucoup moins, inévitablement politique. Borloo a autorisé l’utilisation de la technique de fragmentation en reconnaissant ensuite avoir fait une « boulette ». Le gouvernement actuel a signé une ordonnance en Février de cette année, autorisant les recherches énergétiques sur toutes les terres du pays, dès lors qu’elle s’effectuent à plus de 5mètres de profondeur, sans garde-fous écologiques et sans obligation de remise en état après leur a passage. Cela peut-être chez vous, chez moi, chez un paysan qui en a assez de tirer la langue à labourer un champ trop sec et préférera les ponts d’or d’une compagnie pétrolière.

Je suis réveillée. Et faire sonner tous les réveils est mon seul pouvoir. Alors j’ai réglé le mien au mardi 1er juin à 14h pour manifester devant le Sénat, place Pierre Dux, en haut de la rue Tournon,  à Paris.

Le kif de ce post est de me dire que sans mobilisation, le cours des choses n’ira pas dans le bon sens. Mais qu’avec, nous multiplions la possibilité de nous défendre contre un danger invraissemblable mais bien réel.

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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